Petit article, plus personnel qu’autre chose étant donné que cet artiste est déjà très réputé. Toutefois, si vous ne le connaissez pas déjà, merci de saluer Edward Hopper (1882 – 1967). Américain, c’est un contemporain, décédé juste avant de pouvoir manifester auprès de Daniel Cohn-Bendit en mai 1968 (wait, what?).
Je ne suis pas là pour faire une critique analytique de toute l’oeuvre d’Hopper, mon souhait n’est que de vous faire partager ma façon de voir son œuvre. Il peint surtout des « slices of life » (parts de vie), terme que je trouve plus spécifique que naturalisme, dont il est un des représentants.
Sa façon de voir la société (point de vue principalement américaine donc) me rend toute chose. Vous savez, parfois on se demande à quelle époque on aurait aimé vivre. Personnellement j’aurais aimé connaître les trente glorieuses aux États-Unis, je sais que c’est très cliché et qu’il y avait certainement plein de trucs tout pourris à cette époque aussi comme le racisme, l’homophobie et les bolcheviks (big up à toi Amaury) mais rien n’empêche d’idéaliser une époque n’est-ce pas ? Et chez Hopper je retrouve exactement la sensation que je pourrais me faire de cette période : l’insouciance, le bonheur et l’espérance.
Malgré tout, on retrouve parfois une certaine mélancolie dans ces peintures, provoquée par le changement de la société, l’industrialisation généralisée, les avancées technologiques qui dépassent les hommes, et la recherche extrême de richesse. Ce sentiment est universel à toute personne qui, en vieillissant, se rend compte que « c’était mieux avant » et qu’aujourd’hui « il n’y a plus de saison ». Sentiment qui amène trop souvent à la solitude et à l’enfermement. Quand Hopper place ses personnages, la plupart d’entre eux ne se sentent pas à leur place, comme s’ils n’arrivaient pas à être chez eux dans leur propre maison, car leur monde change, ils ne le reconnaissent plus : c’est le «twentieth-century malaise ».
Pour la petite histoire, car j’aime bien les petites histoires, c’est une des peintures d’Hopper qui a inspiré Hitchcock pour la maison de « Psychose ».