Ansel Adams
Californien aux multiples casquettes né en 1902 et décédé en 1984. Grand photographe de paysages en noir et blanc, « mais pas que ». Ecologiste, musicien, excellent technicien, scientifique, et maître à penser.
« Vous ne prenez pas une photographie, vous la faites. »
J’aime cette vision qui donne toute son importance à la composition de l’image, au cadrage… et à tout le reste. On fabrique une photographie bien plus qu’on ne la « prend » ou « saisit » au vol comme si elle se présentait, toute seule, à l’état sauvage devant nous, et qu’on l’attrapait avec un filet à papillons.
« Il y a toujours deux personnes dans chaque photo : le photographe et le spectateur. »
Je suis moi aussi convaincu que les photos sont toujours subjectives, qu’elles sont le fruit du regard du photographe, de sa subjectivité, et qu’en tant que spectateur nous percevons les images et les photos des autres avec notre sensibilité personnelle et que cela transforme et conditionne notre réception. Un spectator in fabula pour la photo aussi bien que pour le théâtre.
« Il n’y a aucune règle pour faire de bonnes photographies, il y a seulement de bonnes photographies. »
La connaissance de toute la technique du monde ne suffit pas. Et une « bonne » photographie ne peut s’expliquer. On peut souligner certains aspects jugés réussis mais on ne pourra en décrypter que des bribes. La seule certitude, c’est que cette fois-ci l’alchimie entre les différents paramètres a fonctionné. Et encore, selon l’avis de X, Y ou Z, pas selon un avis universellement unanime.
« J’ai souvent pensé que si la photographie était difficile au véritable sens du terme – si la création d’une simple photographie nécessitait autant de temps et d’efforts que la production d’une bonne aquarelle ou gravure – la qualité globale en serait bien meilleure. La facilité d’obtention d’une image superficielle mène souvent au désastre créatif. »
Ne jamais se contenter d’appuyer sur le déclencheur. Chercher à créer, à construire, à innover. L’éclectique Frank Horvat l’a résumé en d’autres mots : « La photographie est l’art de ne pas presser sur le bouton ». Et Adams l’a développé en d’autres termes : « La liberté et l’accessibilité de la photographie contiennent en elles-mêmes leur faiblesse : souvent, l’application raisonnée se trouve submergée par l’automatisme du matériel et des procédés. »
« Une vraie photographie n’a pas besoin d’être expliquée, et ne peut pas non plus être contenue par des mots. »
La photo réussie se suffit à elle-même : c’est une idée qui me parle. L’intention peut être saisie sans avoir besoin d’une légende, et une ou plusieurs phrases ne peuvent rendre compte de tout ce que la photo cristallise : l’instant, le geste, la lumière, le ressenti… Robert Doisneau l’a exprimé de la façon suivante : « Suggérer, c’est créer. Décrire, c’est détruire. »