Va falloir que je commence à faire des articles un peu plus joyeux, j’ai le sentiment de ne connaître que des artistes dépressifs, drogués et plus sombres que les abysses infernaux. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui c’est de Gottfried Helnwein, autrichien, diplômé des Beaux-Arts et personnalité très célèbre dans le monde de show-business, parce qu’il est rock’n’roll, et les gens aiment bien ça.
Il est à la fois photographe, peintre, dessinateur et, paraît-il, perfomer. Le fait qu’il mélange la peinture et la photo m’a paru être assez suffisant pour l’introduire dans ce blog, principalement constitué (pour le moment) de photos et de dessins.
Ses derniers travaux (enfin depuis maintenant presque vingt ans) évoquent beaucoup l’enfance. Une enfance certes fragile et innocente, mais le traitement qu’il en fait crée une oeuvre souvent macabre, proche du cauchemar et de la désillusion de ce qu’est réellement un enfant dans un monde tel que le notre (« Monde de merde » – G. Abitbol, l’homme le plus classe du monde). Mais je préfère laisser aux lecteurs leur propre façon d’interpréter les créations de Gottfried.
Heiner Müller à son propos : « Comment Helnwein, cette aimable personne, supporte-t-il que son excellente peinture devienne le miroir de la terreur de siècle ? Ou bien ne supporte-t-il tout simplement pas qu’elle ne le soit pas ? S’agit-il uniquement du miroir d’un comportement du siècle ? Mieux vaut une terreur sans fin qu’une fin avec terreur. Ce comportement résulte de sa tabouisation par les statistiques. Tout comme Persée guillotine les Gorgones à l’aide d’un miroir et lorsque la tête tombe, elle devient sa propre tête. Dans l’ère chrétienne des miroirs, combien de têtes un homme a-t-il ? »