Le Lézard ocellé – Timon lepidus
Il s’agit du plus grand Lézard d’Europe. Dans la péninsule ibérique des individus de plus de 65 cm de long ont été observés, c’est un vrai dinosaure ! En France, sa taille excède rarement les 35-40 cm, ce qui fait tout de même une belle bestiole. D’affinité méridionale, on le retrouve en France sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, dans la partie sud du Massif Central et jusque sur l’île d’Oléron. Son nom de « Lézard ocellé » lui vient des ocelles bleues qui ornent ses flancs.
Comme tous les reptiles, il ne s’active qu’à l’arrivée des beaux jours après une phase d’hivernage. L’espèce est réputée farouche et à tendance à fuir l’Homme. Dans certains secteurs où elle est relativement abondante comme dans les départements des Bouches-du-Rhône ou le Gard, il arrive parfois que des noyaux de populations s’installent à proximité des habitations humaines.
Par chance, dans la coloc’ où j’ai habité cette année, une population de ce superbe reptile est présente. Ces « ocellés » habitués à notre présence m’ont permis de pouvoir prendre des photos de près et parfois même trop près pour le 300mm !! Situation exceptionnelle puisque nous sommes ici en Aveyron où l’espèce est plutôt rare ! Au début précautionneux, je me dissimulais sous un filet de camouflage pour ne pas les déranger. Par la suite je me suis rendu compte qu’ici cela n’était pas utile, certains après-midi les lézards avaient « l’audace » de venir sur la terrasse où nous faisions souvent l’apéro !
L’espèce étant de grande taille, sa maturité sexuelle est atteinte au bout de 3 ans, ce qui permet d’observer différentes livrées et morphologies. Le changement de couleur des individus lors de la mue est impressionnant.
De plus, le dimorphisme sexuel (différence morphologique entre des individus mâles et des individus femelles d’une même espèce) est marqué chez le Lézard ocellé. Le mâle présente une taille supérieure à celle de la femelle et sa tête apparait surdimensionnée.
Grâce à ces quelques particularités il a été possible de dénombrer les lézards du jardin et de les « individualiser ». Il y a les « ocellés » de la terrasse, ceux de l’escalier ou encore ceux du garage. Cet été, ils étaient au minimum 9 à roder autour de la propriété, 4 mâles et 5 femelles!
Concernant le rythme d’activité du Lézard ocellé, la période des accouplements débute au mois de mai et se prolonge jusqu’en juin. Dans la foulée, les pontes sont déposées par la femelle dans un substrat meuble de type sable. Les juvéniles sont visibles dès le mois de septembre.
Par manque de temps et d’affût, je n’ai pas pu faire d’images des scènes de poursuite auxquelles nous avons assistés parfois. Mais tout de même quelques photos sympas de cette belle espèce ont pu être mises en boîte !