Plus rurex (pour « rural exploration ») que urbex, voici une exploration réalisée quelque part dans les Pyrénées. Il s’agit d’un complexe industriel datant de la première moitié du XIXème siècle. Dans cette région, de nombreux vestiges de la révolution industrielle sont visibles. Sur ce site, les bâtiments les plus anciens concernent des hauts fourneaux et de vieilles usines hydroélectriques. Par la suite les hauts fourneaux ont été abandonnés et une imposante papeterie fût construite au début du XXème siècle. Le site ne fait visiblement pas trop partie des carnets d’urbexeurs et n’a à priori pas de nom connu, ce sera donc « Jungle Factory »…
Les Hauts Fourneaux
La structure abritant les anciens hauts fourneaux est construite dans une forte pente. Les murs ont été maçonnés et « assis » sur d’énormes rochers de façon à ce que les forces soient bien réparties. De profil, le bâtiment semble ainsi construit « en escalier » dans la pente. Les hauts fourneaux étaient raccordés à une mine située plus haut dans la montagne via un système de câbles et pylônes.
La découverte de cette énorme structure de béton armé et de pierres s’est faite par le haut, et d’un côté heureusement ! Si nous avions d’abord vu l’état des poutrelles béton et des dalles par en-dessous, nous ne serions peut être pas allés sur la dernière dalle à environ 15m de haut.
Le béton qui date maintenant de près de 200 ans vieillit mal et son état de décomposition fait assez peur. Le site est en réalité très dangereux et il est même étonnant qu ‘il soit si facilement accessible.
Au dernier étage, se trouvent les cuves en béton qui recevaient le minerai brut avant sa fonte.
Les trous béants d’au moins 4 mètres de diamètre devaient accueillir d’énormes cuves de fontes, les ancrages métalliques sont encore visibles.
Par endroit la dalle ne fait que quelques centimètres d’épaisseur, des herbes et arbustes y poussent pourtant ! Depuis le 3ème étage où ils sont enracinés, des arbres traversent la dalle par des trous aménagés à l’origine pour de la machinerie, en témoignent les boulons encore présents…
Vu de dessous, l’état des dalles et des poutrelles fait flipper… Les énormes trous sont très graphiques et l’ambiance générale du lieu est assez glauque !
La façade sud du bâtiment abritant les hauts fourneaux est très impressionnante, à cet endroit elle doit presque atteindre les 18m…
Cette partie du site reste un mystère… cette structure en béton « sur-armé » est située à l’extérieur du bâtiment abritant les hauts fourneaux, elle date visiblement de la même époque. Il semblerait qu’elle fût destinée à recevoir un liquide sous pression (étonnant puisqu’il n’y a pas de couvercle !) ou peut être du métal en fusion ?
Quelques autres bâtiments d’habitation, anciens moulins (dont hydroélectrique) ou autres sont aussi présents. Contemporains ou presque des hauts fourneaux et très délabrés, ceux-ci ne présentent pas grand intérêt. Exceptée cette façade assez intéressante…
Voila pour la partie des années 1830-1840 !
La Papeterie
De cette usine de l’avant-guerre, il ne reste plus grand chose. De nombreux bâtiments ont été engloutis par la végétation et ne sont plus visibles dont le château d’eau.
Les bâtiments restant sont quant à eux bien dissimulés dans la forêt. Le site a été vidé depuis longtemps, ici la nature reprend ses droits (malgré une fréquentation manifestement importante d’airsofteurs…). De « visitable » il reste l’ancienne partie administration/bureaux des « cols blancs », deux grands hangars industriels et le réseau de prise d’eau et dérivation.
Le « bâtiment des cols blancs » n’a que peu d’intérêt, si ce n’est son aspect extérieur et la vue qu’il offre depuis un des bureaux sur le « hangar jungle »…
Le « hangar jungle », un spot assez cool, nous avons beaucoup aimé l’ambiance luxuriante du lieu, très photographique tout ça !
L’ensemble des charpentes métalliques sont rivetées ou boulonnées…
Quelques détails intéressants de ce « hangar jungle », dont cette lampe qui pend encore au bout de son fil, comme par magie…
Le deuxième hangar, bien moins végétalisé apparait assez fade niveau photo. La charpente métallique reste toujours intéressante…
La visite de la papeterie se poursuit et se termine à l’extérieur par le canal de dérivation (dont la prise d’eau est déconnectée) et son exutoire…
L’exutoire de la papeterie bien « decay » et dans son jus…